La conduite à tenir (Libre - un seul joueur)

Le jeune Ahadi s’était réveillé particulièrement tôt ce matin-là, bien plus tôt qu’il ne le faisait à l’accoutumée. Afin de respecter le sommeil de ses congénères il quitta à pas feutrés la grotte du rocher de la fierté où tout le monde dormait à points fermés. Il se rendit à l’étang de la terre des lions pour se désaltérer et se débarbouiller.

En revenant au rocher il s’assit à la pointe et regarda à l’horizon, la lune commençait à peine à descendre dans le ciel pour laisser la place à l’astre solaire. Peut-être, s’il avait un peu de chance, qu’il les verrait se croiser durant la course relais à laquelle ils se livraient depuis le commencement des temps. Il était d’une humeur relativement abordable, bien que comme d’habitude il ne faille pas lui chercher des noises parce qu’alors il ne se priverait pas de répliquer avec sa verve habituelle.

Si le roi Mohatu était d’un calme et d’une patience exemplaire, le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas le cas d’Ahadi. Certes la jeunesse fait son office, mais au-delà de ça il a toujours eu le sang chaud. Il a une patience très limitée et ne supporte pas que les choses trainent. Pas qu’il trouvait laxiste la politique de l’actuelle souverain, mais il estimait qu’il fallait s’occuper d’éliminer ce maudit renégat de Tarok avant qu’il ne fasse encore plus de mal qu’il n’en avait déjà fait.

S’il était en général assez peu enclin aux longues discussions philosophiques, il n’était pas non plus totalement hermétique aux modes de pensée différents du sien. Il détestait avoir tort et avait énormément de mal à le reconnaitre et à l’accepter quand c’était le cas. Il restait là, immobile et silencieux, attendant simplement que quelqu’un ou quelque chose vienne troubler sa réflexion.

L'aube se leve...Le vieux Roi ouvre un oeil puis l'autre. Il se redresse lentmnt, il a mal, l'echauffourée de la veille contre son fils cadet lui a laissée des marques! Alors que tous ou presque dorment, lui doit se levé et allé a la recontre de son devoir de monarque.
Ainsi, Mohatu se leve et avance a l'entrée de sa tanniere: en face, La pointe du rocher. Le Roi s'avance et distingue dans le soleil levant la silhouette d'un de ses comparse. C'est Ahadi! Le meilleur ami d'enfance de sa chere petite fille...

Le Roi s'avance et prend place aux coté du jeune lion..


-Bonjour fils!


L'allocution "fils" n'est pas celle utilisée habituelement par Mohatu: Il appelle ses "enfants" tout ceux de son clan etant plus jeune que lui, c'est un lion tres paternel! Seulement, il aura du dire "mon enfant" ou encore "mon jeune ami"
Non, le fait d'appeler Ahadi son "fils" decoule pas du fait qu'il l'ai -adopté-, il l'a toujours appeler par son nom... En verité, le vieux lion lui a adressé se salut en souriant calmement, signe qu'il est tres certainemnt au courant de quelques malice du jeune lion...

Le lion à la crinière brune regardait l’horizon et voyait le soleil commencer à monter dans les cieux au fur et à mesure que la lune tombait progressivement. Au fond il se fichait pas mal de tout cela en tant que tel, il cherchait surtout à apprendre ce qui lui serait utile durant sa vie de lion qu’il n’avait pu apprendre de son dément de père et de sa pauvre mère qu’il avait perdue à cause de lui. Il pleura en y pensant, il était impensable à quiconque le connaissait un tant soit peu d’imaginer en lui quelqu’un de sensible.

Certes il n’avait pas un aussi grand cœur que pouvait l’avoir eu sa mère, mais il n’avait pas non plus un cœur de pierre. Il n’aimait simplement pas montrer ouvertement ce qu’il ressentait, ce qui était pourtant ce qu’il faisait en cet instant. Il sentit une odeur plus que familière s’approcher de lui et sécha ses larmes d’un revers de la patte. Il nota que contrairement à ce dont il avait l'habitude, il fut quelque peu surpris de l'entendre l'appeller "fils". Soudain il réalisa qu'il avait du comprendre ce qu'il ressentait pour Uru et devint écarlate avant de baisser la tête.

Il se tourna vers le roi de la terre des lions, dissumulant sa gêne comme il le pouvait. Si au plus profond de son cœur il avait toujours profondément haï son géniteur, ce lion était à ses yeux tout ce qu’un père digne de ce nom ce devait d’être. Certes parfois le vieux roi se montrait un peu trop bon et généreux de son point de vue, mais cela n’était qu’un avis personnel et n’engageait nul autre que lui-même.

Bien qu’ils n’aient aucun lien de sang, il l’a toujours considéré comme ce qui se rapproche d’un père pour lui. Il a été là le jour de sa naissance alors que son monstre de père, sans doute trop occupé à tuer ou à faire souffrir quelque pauvre animal innocent qui avait eu le malheur de croiser sa route, n’avait pas jugé opportun d’être présent aux côtés de sa compagne quand elle donna naissance à leur fils.

Il n’eut jamais d’amour pour lui, il ne le reconnut jamais comme son père pour une raison extrêmement simple. A ses yeux le rôle du « père » est, au-delà de l’évidence même de son rôle dans la procréation, celui qui élève et éduque un lionceau. Celui qui lui apprend tout ce qu’il doit savoir pour vivre sa vie, ce que son géniteur ne fut jamais pour lui. Hormis de la peur, de la colère, de la haine et de la souffrance, il ne lui avait jamais rien donné. Il sourit au vieux lion et prit la parole.

- Bonjour… Père.

- Comment allez-vous ce matin ?

- Votre combat contre lui a du être terriblement éprouvant pour vous.

Il ne mentionna pas le nom du fils renégat du roi afin de ne pas lui faire plus de mal que ce dernier ne lui en faisait déjà. Encore une personne qu’il méprisait et jugeait indigne de fouler le sol de cette terre sacrée qui était la leur. Car s'il y avait une chose qu'il ne supportait pas c'était de voir souffrir ce lion qu'il aimait tant comme il souffrait depuis ce jour funeste.

Ahadi essaya de toutes ses forces de se ressaisir pour retrouver sa contenance. Il écouta tout de même tout ce que dit le roi avec attention. Bien évidemment, il aurait dû comprendre à l’avance que même si Uru ne lui disait rien à leur sujet il aurait quand même fini par comprendre, il est son père après tout et il est loin d’être stupide.

Le jeune lion se ressaisit petit à petit et reprit une couleur « normale ». Il ressentit une profonde reconnaissance pour le roi de son clan quand il entendit ce qu’il lui dit à la suite, il acceptait donc leur relation et avait assez confiance en lui pour lui confier l’avenir de sa fille ainsi que son bonheur.

- Je vous le promets.

- Je ferai tout pour Uru… Elle est celle que j’aime et je ne pourrai pas supporter de la voir ou de la savoir malheureuse.

- Elle souffre déjà bien assez comme cela à cause de ce qui nous est déjà arrivé, bien qu’au fond je ne doute pas que nous en souffrions tous, mais ne le montrons pas de la même manière.

Il écouta le roi quand il lui parla d’agrandir le territoire et une fois de plus il tomba d’accord avec lui. La population du clan s’accroissait et il devenait simplement logique qu’ils auraient besoins de plus de terres pour pouvoir vivre comme bon leur semblait. Il prit à nouveau la paroles quand il dut sûr que le vieux roi eut finit de parler.

- Je vous remercie de votre confiance en moi.

- Vous avez raison, il faudra agrandir notre territoire car nous sommes de plus en plus nombreux et sous peu notre espace actuel risque de ne plus nous suffire.

- Effectivement les terres de l’est avant la coupure de la rivière agrandiraient notre espace vitale. Mais il nous faudra faire preuve d’une extrême prudence car plus nous irons vers la source du fleuve plus nous nous rapprocherons de Tarok, et plus nous serons des cibles faciles pour lui et les misérables renégats qui l’on suivi dans sa félonie.

- Il serait également judicieux, je pense, de prendre possession des gorges à l’ouest. D’une part c’est un large territoire, et d’autre part aucun danger ne peut nous menacer car au-delà de ces gorges il y a un l’immense désert que vous avez dû traverser avant d’arriver ici.

- Ma mère m’a parlé de ce lieu ainsi que de votre voyage. Je pense que tout individu qui viendrait du désert, du fait de la topographie du terrain, serait facilement visible de loin et nous procurerait un avantage sur lui car nous pourrions avoir connaissance de sa venue avant qu’il ne détecte notre présence.

Une fois qu’il eut fini de parler il attendit ce que le vieux roi aurait à lui répondre. Il ne pensait pas se tromper mais du fait de son inexpérience due à sa jeunesse il avait très bien pu omettre un élément qui pouvait avoir son importance.

[Il y a quatre membres à l’état-major : trois lions nommés Kali, Shujaa et Hofu, ainsi qu’une lionne nommée Sanaa qui est la tante d’Ahadi car sœur de sa mère.]

Le plus jeune des deux lions inclina respectueusement la tête devant son ainé et souverain. Le roi Mohatu était quelqu’un de profondément bon et généreux, juste avec tous les membres de son peuple et prêt à affronter la mort à tout moment pour chacun d’entre eux. Ahadi aussi était prêt à mourir pour eux s’il l’avait fallu, si comme lui il n’était pas un roi bon et généreux, il était un futur roi dur et austère certes, il était néanmoins animé par un profond sentiment de justice et de noblesse. Les paroles du vieux roi lui allèrent droit au cœur et il le remercia du regard. Ainsi ses idées étaient prises en considération, cela le rendait heureux parce qu’ainsi, avant même d’être roi, il commençait à agir et à penser avec en première précaution la santé et le bien-être de son peuple.

Il le remercia à nouveau du regard quand il lui permit de prendre congé pour aller rejoindre sa fille, la douce et tendre Uru. Ahadi inclina la tête une nouvelle fois pour remercier celui que depuis toujours il considérait comme son père et qui se trouvait être le père de celle qu’il aimait plus que toutes choses en ce monde. Il resta néanmoins à ses côtés quand il fit convoquer les membres de son état-major pour débattre avec eux des sujets importants. Il préférait rester pour voir comment il s’y prenait car il savait pertinemment que même en devenant roi il ne serait pas affranchi du devoir de présenter à cette instance tous les projets qu’il envisageait pour l’avenir du clan.

- Excusez-moi honorable Hofu. Mais si nous ne prenons pas les gorges maintenant quand le ferons- nous ? Quand nous serons trop nombreux pour vivre sur les terres qui sont les nôtres aujourd’hui ? C’est maintenant que nous devons conquérir de nouveaux territoires, pour nos fils et nos filles, pour leurs enfants après eux, et pour toutes les générations de pridelanders qui suivront.

- Honorable Shujaa. Honorable Sanaa. Je suis sûr vous savez aussi bien que moi que nos terres actuelles nous suffisent pour l’instant mais que cela ne durera pas. Un jour viendra où il nous faudra agrandir notre territoire et nous ne le pourrons pas forcément. Je suis convaincu qu’il faut agir maintenant, Pendant que les rebelles sont encore peu nombreux et ne peuvent coloniser un grand nombre de territoires.

- Je suis d’avis d’exterminer maintenant cette maudite engeance, quand ils sont encore relativement faibles. Ce sera plus dur de le faire plus tard quand ils auront pris de l’assurance.

Il parla avec une grande lucidité. Pour qui le regardait bien dans les yeux il comprendrait qu’il ne disait pas cela pour le plaisir de tuer des lions qui pensaient différemment d’eux. En vérité il cherchait à protéger l’intégrité et la sécurité des membres du clan qui ont confiance en eux. C’est leur devoir et ils se doivent de l’exécuter même si ce qu’ils ont à faire leur déplait fortement.

- Honorable Kali, vous qui parmi nous tous hors de notre roi êtes le plus expérimenté. Dis-moi si j’ai raison ou tort. J’ai dit ce que j’avais à vous dire. La décision finale vous revient tout comme son approbation ou sa désapprobation ne peut venir que du seigneur mon père, le grand roi Mohatu.

Tous connaissaient son lien avec la famille du dirigeant et l’avaient accepté, Kali et Sanaa bien plus facilement que les deux autres il fallait bien l’avouer. Il se tut et s’assit sur son séant aux côtés du roi, regardant tour à tour dans les yeux les quatre membres de l’état-major pridelander.